Bordeaux Aquitaine Marine
Chantiers Guibert (1759-1860)
1. Historique
Pierre Guibert, bordelais d’origine, ex-sous-ingénieur des Ateliers du Roi à Lorient, crée son chantier à Bordeaux vers 1759 au 18 & 19 quai Sainte-Croix. Son
chantier connaît très vite le succès.
Durant les années 1791-95, association de fait avec Coureau. Le chantier sera alors connu sous le nom de Chantiers Coureau et Guibert
10-1795 : François Courau se libère de ses obligations de fonctionnaire des chantiers de la marine. Il n'a plus besoin de la caution de Guibert et prend seul la
direction du chantier.
Son fils Gustave lui succèdera, probablement après 1796.
1799 : construit le premier 4-mâts du monde et devient le spécialiste de la coque en V
1818 : inventeur du lancement du navire à couette-morte qui est encore, de nos jours, généralement utilisé.
Son neveu le rejoint à la direction du chantier en 1844. L'activité du chantier baisse.
1852 : installé au 32 quai Ste Croix.1853 : Gustave Guibert construit la Sole, trois-mâts qu'il va amener au coeur de Paris.
2-1860 : lancement du clipper la Dorade avant fermeture.
2. Constructions connues
nom
année
type
tonnage
propriétaire
3. Pierre Guibert «mauvais patron» ?
extrait de «Workw & Wages» by Micheal Sonenscher (Cambridge Uiversity Press, 1989
« "ca a début" un mercredi matin, le 20 août 1783, quand au son de sa trompette, un bailli placarda sur la Porte de la Monnaie ordonnant aux maîtres-
charpentiers de fournir des certificats de bonne conduite aux compagnons charpentiers et calfats.
Un apprenti de 14 ans rapporta comment il avait vu un des compagnons lisant les mots sur l'affiche en les suivants avec son doigt quand une foule le bouscula
et le jeta à terre. La plupart des hommes refusa de quitter le quai pour rejoindre les navires en réparation. Ils conspuèrent les trois représentants de la
corporation des constructeurs, traitant l'un de voleur et l'autre de "rompu et de jambe de chien".
Le matin suivant, plusieurs centaines de charpentiers s'assemblèrent sur le quai et le travail s'arrêta sur au moins trois navires. Un contre-maître se rappelle
que, alors qu'il quittait son bord vers 10 h du matin, il rencontra un autre contre-maître qui lui dit "comment, vieux nègre, tu travailles ?", ce à quoi il répliqua
"tu es bien blanc pour appeler les autres nègres", mais néanmoins, n'osa reprendre le travail.
Les arrêts de travail continuèrent épisodiquement la semaine suivante. Il y avait des disputes entre maîtrise et compagnons. Un groupe de charpentiers
travaillant à bord du Neptune fut forcé de cesser le travail quand une quinzaine de compagnons quittèrent le navire et menacèrent de jeter leurs outils à l'eau.
"est-ce que vous allez travailler vous autres ?" demanda un des hommes à un autre groupe qui quittait la cale de la Monnaie pour monter travailler à bord d'un
navire nommé Deux Amis. Comme ils dirent que oui, l'homme s'adressa à eux en criant "qu'ils étaient un tas de gens foutres et des foutres capons".
"Est-ce que vous avez peur ?" demanda-t-il, "Pour moi, je n'ai pas peur. Faites comme moi. Dormez la grasse matinée".
Un charpentier du navire qui venait de parler à un groupe de compagnons fabricant des mâts derrière Fort Louis, rapporta qu'il avait appris que l'auteur de ce
conflit était un des officiels de la corporation des constructeurs nommé Pierre Guibert. "s'il était garçon", dit-il, "il ferait un exemple sur la personne du sieur
Guibert et … lui danserait les pieds sur le ventre". Il ajouta que les constructeurs étaient tous des voleurs et "qu'ils ne seraient pas si riches s'ils n'avaient pas
tant volé".»
Bordeaux Aquitaine Marine 2